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LE PETIT POUCET

Installation vidéo

(écrans vidéos, boite acajou 62x70x20cm, cartes mère Raspberry)

Boucle vidéo de 4’00

2019

 

“ [...] Dans Le Petit Poucet (2019), sa vidéo la plus récente, Lucas Seguy imagine un troisième procédé où la nature n’est plus témoin mais acteur essentiel de la reproduction de l’espèce. Ce rôle donné à la nature semble aller de pair avec la neutralisation des sexes. Là où Les Trois Grâces et Pygmalion accordaient une place encore signifiante au masculin et au féminin, Le Petit Poucet va plus loin dans cette recomposition des modes de reproduction en minimisant par l’indifférenciation le rôle des organes génitaux et en externalisant la fonction de gestation. Cette dernière responsabilité désormais confiée à la nature, suggère que l’espèce peut jouir de la sensorialité des sexes sans risque de fécondation. Dissociée du rapport sexuel, la procréation apparaît comme une occasion, saisie, dès lors que la fécondation résulte de la simple connexion des organes génitaux avec le membre du corps d’un tiers, ici un orteil insouciamment abandonné et ramassé. L’appareil génital s’apparente alors à une borne d’alimentation de sorte que la création d’un nouvel être advient par une sorte de hasard où sans réel désir, ni devoir, chacun peut contribuer à la reproduction de l’espèce. Cette troisième hypothèse évoque autant les dons anonymes de sperme et d’ovocyte, que la gestation pour autrui qui au-delà de pallier à des déficiences biologiques et des situations d’infécondité offre la possibilité de se prémunir des dommages corporels liées à la grossesse. Lucas Seguy ouvre ici une fenêtre sur une « humanité » presque totalement libérée de sa fonction procréatrice où la reproduction de l’espèce, déjà envisagée dans Pygmalion, relève d’un acte machinal opéré par un corps-fournisseur.”

Sandrine Honliasso Lucas Seguy, Esthétique de la chair virtuelle

https://lkseguy.wixsite.com/lucasseguy/textes

© 2015 Lucas Seguy
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